Sur la Trace
Sur la Trace
Biographie 1ère période 1914-1934
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1914 – L’appel de la patrie
Âgé de 16 ans dans l’euphorie collective de la déclaration de guerre il s’engage mais il est réformé sur une erreur administrative, il est effondré… S’il ne peut se battre, il peut se rendre utile à l’effort de guerre et laver ce déshonneur. Il décide de faire des études d’infirmier à Rouen tout en suivant assidûment les actes héroïques de ses compatriotes dans les magazines qu’il collectionne, mais on ne devient pas infirmier par patriotisme…. c’est la déprime… absinthe, calva, rhum… il n’aura pas son diplôme.
Juin 1916 – Usurpation
Il retourne chez ses parents à Bolbec. Alors qu’il est au plus mal, un camarade diplômé lui rend visite… le jeune est apeuré, il vient d’être affecté dans un hôpital de campagne, à quelques kilomètres du front… il ne veut pas y aller et propose à René de prendre sa place pour faire la guerre en son nom… René accepte tout de suite et devient Ernest M., première usurpation d’identité… Peu de temps après, le jeune homme se suicidera en se jetant d’une falaise près d’Yport, laissant uniquement derrière lui son honneur entre les mains de René.
1917 – Destruction
Les premiers mois se passent plutôt bien pour René Apallec, il assiste des chirurgiens et autres spécialistes avec enthousiasme. Les combats font de plus en plus rage, la technologie et les inventions meurtrières conçoivent d’autres blessures… plus modernes. Les infirmiers travaillent trop, René recommence à s’abandonner dans l’Absinthe, il n’avait pas prévu toute cette horreur… Lors d’une opération délicate, il se fait repérer par son coup de scalpel et cela malgré le décès du patient peu de temps après son intervention… Il est affecté dans le service intensif de chirurgie plastique, il faut reconstituer, remodeler, arranger tous ces visages avant le retour dans les foyers, il boit de plus en plus.
1918 – Coup de folie
Déserteur, il disparaît à 3 semaines de la fin de la guerre, lors d’une permission passée à la capitale… il retourne chez lui donc reprend son identité. Très marqué par ces visions d’horreur, il ne dort plus et reste cloîtré chez ses parents, pendant pratiquement 2 ans.
1920 – Révélation
Lors d’un excès de folie provoqué par son poison favori, il se met à découper, déchirer toute sa collection d’archives fanatiques et guerrières, dans ce tumulte de paperasse… des photos, les unes sur les autres entremêlées, l’interpelle, quelques coups de scalpel et le visage d’un général décoré se disloque devenant méconnaissable et ridiculisé… il tient sa revanche ? Quoiqu’il en soit, il diminue considérablement sa consommation d’alcool.
La série les «Gueules Cassées» représente sa résurrection, opérer ! même si ce n’est que sur le papier, le plaisir de voir le scalpel glisser le long des courbes est indescriptible, il se construit un futur tout en saccageant le passé…
1921 – Le clash
Il se voit mal travailler dans l’industrie textile (fleuron de la ville de Bolbec). Il quitte le domicile familiale suite à une violente dispute avec son père, qui ne comprend pas l’art de René, et puis les gens jasent « Ce feignant de René, il se lève même pas le dimanche matin pour aller à la messe » . Il se réfugie chez la sœur de sa mère au Havre (quartier de l’Eure), une femme ayant peu de manière, une anarchiste et libertaire convaincue… Il rêve de ne plus faire de cauchemars… Pour la première fois de sa vie René se sent bien.
1922/1934 – Nouveau départ
C’est une lettre qui le décidera à quitter Le Havre pour la quiétude du Sud Ouest, il restera à Toulouse plus de 10 ans. Une période très prolifique où il crée les séries « Mythologie Volatile », « La chevaulerie » et « Les Titans » des œuvres dénonçant la guerre et les puissants qui la commandent.
Le nombre de collages réalisés par Apallec reste obscure… 400, 500, certains pensent beaucoup plus…
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